dimanche 18 février 2018

Les effrayantes histoires d'un enfant (Chapitre 4)



Chapitre 4 – Une visite chez le psy

Encore une fois, afin que cela soit plus clair, je n’ai pas suivi l’ordre des histoires de son blog et j’ai pris celle qui était le plus susceptible de correspondre à la quatrième histoire. À l’image de son cauchemar, cette histoire est un fait vécu, elle raconte une visite chez son psychanalyste. Carlene pensait donc que son fils était fou. Pourquoi a-t-il posté cet entretien dans son blog ? Je n’en sais fichtrement rien. De plus, il n’a pas signé ce texte de son pseudo habituel Creddy, mais avec un autre pseudo, W.A.


Premier entretien trouvé sur son blog

Je suis assis sur ma chaise, derrière le bureau du grand monsieur à la blouse blanche. Il s’appelle Andrew, il est plutôt sympa bien que ses questions me dérangent parfois. Je n’écris ici les choses concernant les évènements les plus intenses de ma vie. Je fais attention à ce que je dis car ma mère est assise sur le siège à côté de moi. 
« Alors jeune homme, as-tu revu la petite fille ? »  
Je regarde ma mère.
« Allons, il ne faut pas avoir peur de parler devant ta maman ».
Ma mère me frictionne le dessus de la tête pour m’inciter à parler de ce que j’ai vu la nuit dernière. De toute façon, elle ne me croit jamais, alors je vais lui dire ce que je vais vu, puisque c’est ce qu’il veut. 
« Oui, je l’ai vue. »
« Et que faisait-elle ? »
« Rien, elle regardait la porte de ma mère. »
« C’est la seconde fois ».
« Elle le fait les soirs de pleine lune. »
« Et d’après toi, pourquoi de pleine lune ? »
« Je ne sais pas monsieur ».
« D’accord. Et que fait-elle après ? »
« Quand la lune est blanche, elle marche vers le fond couloir, mais elle est rouge, elle colle son œil blanc à la serrure de ma porte. »
« Son œil blanc ? »
« Oui, il est tout blanc, il me fait peur. »
« Bien et pourquoi s’intéresse-t-elle à ta chambre uniquement quand la lune est rouge ? »
« Je ne sais pas monsieur. »
Andrew note plein de choses sur un cahier quand je parle.
« D’accord. Et…où est-elle allée après ? »
« Je... »
Je regarde ma mère et son sourire. C’est un faux sourire, elle fait semblant, derrière ses lèvres j’entends grincer ses dents. Mais tant pis pour elle, elle a voulu que je vienne ici, alors tant pis pour elle si ça ne lui plaît pas ce que j’ai vu.
« Tu veux que ta maman sorte de cette pièce ? »
« Je…non. » mentis-je, car sinon je vais avoir le droit à la grande colère.
Ma mère me gratouille encore le dessus de la tête avec son faux sourire et ses ongles pointus. Ça me fait un peu mal, je souris moi aussi avec un faux sourire.
« Alors Matthew, qu’a fait cette petite fille après s’être intéressé à vous ? »
« Elle a marché jusqu’au fond du couloir car c’était une lune blanche. »
« Et c’est tout ? »
« Non, ce n’est pas tout, elle… elle a tourné à droite. »
« Et qu’y a-t-il à droite ? »
Je regarde à nouveau ma mère. Elle m’a toujours défendu de sortir de ma chambre les nuits de pleine lune. Si je dis la vérité, elle va se fâcher, elle pourrait savoir que j’ai écouté la petite fille jouer derrière la porte de la cave. 
« Des portes. »
« Et qu’y a-t-il derrière ces portes ? »
« Des pièces. »
« Tu peux me les nommer s’il te plaît ? »
« Euh, il y a la pièce du linge sale…la pièce où je joue…la cuisine…la salle de bains, et… »
« Et ? »
« La cave… »
Je regarde ma mère : déjà grands, ses yeux semblent encore plus grands, ils me font peur.
« Tu crois que cette petite fille est allée à la cave ? »
« Je…je ne sais pas monsieur, je n’ai pas le droit. »
« Pas le droit de quoi jeune homme ? »
« De sortir de ma chambre la nuit. »
Il échange un regard bref avec ma mère ; je sens qu’il est embêté, car ma mère ne lui a pas dit toute la vérité sur ce qui se passait dans la maison. Plus je grandis, plus je me rends compte que c’est une menteuse qui me cache des choses, plein de choses. 
« Bon, d’accord, tu ne sais pas, dit-il un peu contrarié. Et…ce fameux Creddy, as-tu revu sa main ou t’a-t-il parlé ? »
« Non monsieur. »
« Tu sais pourquoi ? »
« Non monsieur, enfin si, je crois qu’il a peur de la petite fille. »
« Pourtant, tu m’as dit que Creddy était un monstre très grand ? »
« Oui monsieur, c’est ce que j’en ai conclu d’après la taille de la main, et je ne sais pas pourquoi il se cache, même quand la petite fille n’est pas là, il se cache. »
« Tu sais où il se cache ? »
« Je suppose que c’est dans ma tête ? »
Un fin sourire étire ses lèvres, il aime bien ma remarque.
« Très bien mon grand, la séance est terminée. Si tu le veux bien, je vais parler avec ta maman. Tu sais où tu dois aller ?
« Dans la salle d’attente monsieur ».
« Parfait ! On se revoit dans quinze jours. Et n’oublie ce que je t’ai dit, je veux voir tous tes dessins, alors ne les oublie la prochaine fois. »
« Oui monsieur. Au revoir William. »  W.A.

Voilà. Je n’ai pas trop compris pourquoi le petit Matthew mettait cet entretien sur son blog, mais sans doute cherchait-il à nous montrer la sévérité de sa mère ? Et pour moi, ça n’a pas raté, cette femme commençait vraiment à me faire froid dans le dos. Elle semblait contrôler son fils, l’oppresser à un point que je ne me doutais pas. Pourtant, si vous vous souvenez bien de ma première impression, j’ai dit que c’était une femme qui aimait le génie de son fils. Oui, le génie seulement, mais pour le reste… Et puis, au fur et à mesure de mes lectures, j’ai pensé qu’elle avait une double personnalité. J’ai donc creusé – selon le point de vue non objectif de Matthew – son caractère et je suis tombé sur le terme « névrotique ». Cela signifiait que cette femme devait souffrir de névrose consécutive à un état de stress permanent. Restait à déterminer la cause de ce stress ? Son gamin ? Un travail stressant ? Un homme mystérieux que le petit Matthew ignorerait dans ses textes ? De lourds secrets de famille ? Enfin je pouvais supputer longtemps sans arriver à la bonne déduction. 

Il y avait plusieurs choses intéressantes à tirer de cet entretien : Creddy aurait peur de la petite fille et donc apparaîtrait à Matthew qu’en dehors des jours de pleine lune. La seconde était que Matthew ne pouvait pas sortir de sa chambre la nuit. Pourtant, il a avoué à nous autres lecteurs qu’il avait désobéi à sa mère et avait écouté la petite fille jouer derrière la porte de la cave. Pour moi, il n’y avait pas de fantôme d’une petite fille, elle était le fruit de sa débordante imagination, il voulait que nous soyons encore plus captivés par ses histoires. Ce qui était franchement le cas.  

Je vous fais suivre maintenant la cinquième histoire – la 13e sur son blog – afin de suivre « l’évolution » de la petite fille. Elle porte le même prénom (Élorine) que dans la première histoire. Je vous préviens, cette histoire est horrible et je la déconseille à toutes les âmes sensibles. 




A suivre chapitre 5 : Elorine.

Toute la partie 1 (10 chapitres) en libre consultation sur le blog des chroniques de l'Obscurité.

La partie 1 est libre de droits et peut être librement partagée. Les youtubeurs devront me laisser un message pour une éventuelle vidéo.




Le blog de l'enfant qui écrivait des histoires
https://mycreddy.blogspot.ca

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2018@Gebel de Gebhardt Stéphane.

4 commentaires:

  1. y'a pas à dire, ça tient en haleine.

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    1. J'espère pouvoir tenir jusqu'au bout sans m'emmêler les crayons car j'ai entremêlé passé et présent alors faut que j'arrive à me dépatouiller de tout ça sans erreur. Merci de ton passage !

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  2. J'adore ce chapitre !
    On commence mieux à comprendre le petit et comme tu dis, à moins apprécier la mère...
    J'aurais été le psy, je n'aurais pas posé la question au gamin, pour éviter toute influence par la mère c'est moi qui aurait dit à celle-ci d'attendre à l'extérieur sans lui laisser le choix ! Pour qu'il puisse parler librement !

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    1. C'est vrai mais c'est ma façon à moi de dire aux lecteurs qu'ils ne sauront pas tout et ce qui vrai et ce qui est dit pour faire plaisir à la mère ;-))

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