samedi 27 janvier 2018

Les effrayantes histoires d'un enfant (Chapitre 2)




Chapitre 2 - Les premières (effrayantes) histoires.

Sa première histoire donne le ton de toutes les autres. Toutefois et ça ne vous surprendra pas, cette histoire n’a pas été posté sur le site pour enfants. Un lien sous son dernier texte non fictif m’a permis d’accéder à son blog. Écriture blanche sur fond noir, texte encadré de fils barbelés, son site internet m’a glacé le sang. Tout comme sa première histoire (http://mycreddy.blogspot.com/2018/01/histoire-1.html) :


Histoire 1 – Un bonbon de plus

« La petite fille pleurait sur son lit. Son papa lui avait donné une claque sur la main parce qu’elle avait pris un bonbon de plus. Jamais son papa ne l’avait frappée. La petite fille ne comprenait pas pourquoi son papa était devenu si méchant pour un bonbon de plus. On ne tapait pas les enfants, c’était Sarah, sa meilleure copine qui le lui avait dit. Sarah lui avait aussi dit de se défendre si son papa recommençait. 
La petite fille qui s’appelait Élorine ne savait pas comment se protéger de son papa car il faisait trois fois sa taille. Sarah lui a dit de mettre un couteau à côté de la bonbonnière au cas où son papa recommencerait à la frapper. Mathilde n’a pas voulu. Pour savoir si son papa était redevenu gentil, la petite fille a fait exprès de reprendre un bonbon en plus. Cette fois elle a pris trois claques, une sur la main, et deux sur le visage. Elle a pleuré pendant une heure, elle voulait que sa maman revienne, mais sa maman était morte d’un accident de tronçonneuse alors qu’elle aidait son mari à couper le bois. 
La petite fille a finalement décidé de cacher un couteau près de la bonbonnière. Mathilde savait très bien qu’elle n’utiliserait jamais ce couteau, mais elle voulait faire comprendre à son papa qu’elle ne voulait plus être frappée. La petite fille a hésité plusieurs jours avant de prendre un bonbon de plus. Au moment de recevoir une claque sur son visage, la petite fille a pris le couteau. Malheureusement, elle n’avait pas la force de son papa qui lui a arraché le couteau des mains et l’a poignardé à 33 reprises, s’acharnant sur le petit corps de sa fille comme s’il s’agissait d’un porc. Puis il s’est égorgé. Un peu plus tard, on retrouvera une lettre mentionnant le meurtre de sa femme à cause de son amant ». 
Voilà, l’histoire est finie. J’espère qu’elle vous a plu. Merci à Creddy de m’avoir soufflé à l’intérieur de mon oreille toutes les idées et à mère de m’énerver autant. » 

Waouh. J’ai mis plusieurs minutes à récupérer. Comment un gamin de dix ans pouvait-il imaginer un déroulement aussi horrible de son récit ? Si c’était bien ce Creddy qui lui soufflait ses idées, alors la conclusion s'imposait d’elle-même : l’imagination de ce gamin était vraiment macabre. Ce qui suit n’a fait que confirmer mes pensées. C’est la seconde histoire postée sur son blog personnel (http://mycreddy.blogspot.com/2018/01/histoire-2.html) :



Histoire 2 – les silhouettes devant la fenêtre 

« Cela n’avait toujours été qu’un simple bruit, un goutte-à-goutte dans la grande maison froide. Le garçon ne s’en était jamais inquiété. Il entendait ce bruit depuis l’âge de cinq ans et il avait dix ans. Alors c’était habituel. Mais une nuit, alors que la lumière d’une lune rouge hantait sa chambre, le garçon vit une grande silhouette devant sa fenêtre sans volets. Le long de son flanc droit, elle tenait un couteau qui brillait d’un rouge-pâle. Le lent goutte-à-goutte s’effilochait de la lame. Ça gouttait sur le carrelage, ça faisait un bruit anormal, comme si c’était des gouttes métalliques. Dans son autre bras replié contre son torse, la silhouette tenait un petit corps. Sa tête était penchée en arrière, comme arrachée du cou. C’est à ce moment-là que le petit garçon entendit les pleurs stridents d’un bébé. Effrayé, il sortit vite de sa chambre et se réfugia dans le lit de sa mère. Mais elle n’y était pas. Des pas firent craquer le plancher du couloir. Mort de trouille, il se cacha dans le placard et à travers les rayons de la porte, il vit la grande silhouette entrer dans la chambre. C’était une femme très maigre avec un bébé presque décapité dans les bras. Comme il le redoutait, elle s’avança vers lui. Mais au lieu d’ouvrir le placard, la femme s’allongea sur le lit et berça en chantonnant le cadavre du bébé pendant un long moment. Le jeune garçon s’évanouit et se réveilla dans son lit. Ce fut la seule fois que cela arrivât. Il n’entendit plus jamais le goutte-à-goutte métallique sur le carrelage de sa chambre. 
Bien plus tard et bien plus grand, il trouva dans le grenier de sa maison un vieux carton poussiéreux. Il l’ouvrit et tomba sur une vieille coupure de journal. La coupure parlait de sa famille. Il découvrit alors qu’il avait une demi-sœur et que dans un accès de démence, sa mère l’avait égorgée. » 

Voilà pour sa seconde histoire. Pas très gai tout ça. Plus de questions que de réponses. Les horreurs inspirées par Creddy, son ami imaginaire, orientaient le petit vers des récits atroces. Toutefois, alors que je réfléchissais à la plausibilité d’une telle histoire, une idée a germé dans mon esprit : et si ce qu’il racontait était vrai ? Oui, ce fameux Creddy avait parlé d’un mix entre la réalité et l’imagination, d’une frontière naviguant entre ces deux dimensions. J’ai donc fait des recherches sur internet et je suis tombé de ma chaise quand j’ai compris que le petit Matthew brodait ses histoires autour de faits divers. Il y a quelques années de cela, une femme avait vraiment égorgé sa fille et on avait retrouvé son corps dans la cave de sa maison. Bien sûr, Matthew Corns y rajoutait une dose de fantastique, mais il n’inventait rien.

Si ma mémoire est bonne, il s’est passé du temps entre la deuxième et la troisième histoire, comme si Matthew avait été en panne d’inspiration. Cette dernière histoire entremêle toujours fiction et réalité, mais cette fois, Matthew ne va pas transformer un fait divers, il va transformer un moment de sa propre vie ! En quelque sorte, il devient le héros de l'histoire qu’il écrit. Cela allait d’ailleurs me permettre d’en savoir un peu plus sa vision de ce fameux Creddy. Je vous préviens, c’est effrayant...



A suivre chapitre 3 : Creddy et la petite fille.

Toute la partie 1 (10 chapitres) en libre consultation sur le blog des chroniques de l'Obscurité.

La partie 1 est libre de droits et peut être librement partagée. Les youtubeurs devront me laisser un message pour une éventuelle vidéo.




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2018@Gebel de Gebhardt Stéphane.

mardi 2 janvier 2018

Les effrayantes histoires d'un enfant (Chapitre 1)




Chapitre 1 : Matthew Corns

C’est une bien terrible et longue histoire que je vais vous conter là. Tout a commencé sur internet, alors que je cherchais des idées pour écrire un truc à mes petits-enfants. Je ne me rappelle plus les mots exacts que j’ai tapés dans le moteur de recherches, mais je suis tombé sur ce forum où des enfants écrivaient des histoires. J’en ai lu beaucoup, je les ai trouvées plus ou moins bien intéressantes, plus ou moins farfelues. Et puis je suis tombé sur un écrivain en herbe dont le pseudonyme était Creddy. En fait, j’ai appris plus tard que le véritable nom de ce gamin était Matthew Corns. Ce gamin avait écrit sa première histoire à huit ans et toutes les autres que j’ai pu lire par la suite évoquaient une partie de son adolescence. Assurément c’était un surdoué, un gosse qui sait lire à 3 ans et écrire à 4.

Je fus sidéré par la maturité de ses récits, tout comme je fus happé par leur trame narrative. Tout paraissait si juste, si touchant au début, si effrayant ensuite. Au début ses textes étaient clairs, facile à lire, j’avais l’impression de vivre ses histoires au fur et à mesure qu’il les écrivait. C’était mon impression du début car après, tout est devenu plus compliqué à comprendre, plus sombre, plus angoissant. 

Ses premiers textes racontent ses débuts dans l’écriture, les démons qu’il voulait exorciser. J’ai trouvé ça balèze pour un gamin de huit ans de commencer ainsi. Ont suivi une journée à l’école, une ballade dans la grande forêt derrière son jardin, une partie de jeux vidéo chez son seul copain – ce dernier n’était invité chez lui –, et d’autres trucs que font les gamins de son âge. Hormis son indéniable talent pour l’écriture, ce garçon semblait des plus normaux. Je notais toutefois qu’il ne mentionnait jamais le prénom de son camarade, préférant l’appeler il, lui, l’autre. 

Et puis il y a eu Creddy. Certes, c’était le pseudo du petit gars mais c’était aussi autre chose de plus malsain, de plus sombre, une entité tapie dans l’ombre de son imagination et qui peu à peu entrainera ses histoires dans des débordements épouvantables. Matthew fera de ce Creddy son ami imaginaire car une telle chose ne peut humainement exister. Et puis comment un tel monstre pouvait vivre à côté d’un gamin sans que sa mère ne le voie ? c’était tout bonnement impossible.  

Creddy est apparu dans un récit où le gamin s’ennuyait. Matthew s’est ennuyé d’un coup alors que ses douze récits précédents étaient vivants (vous pouvez les consulter sur le site pour les écrivains en herbe). Que s’est-il passé ? Pourquoi cet ennui soudain ? D’après ses premiers textes Matthew avait des copains et une maman attentionnée, du moins c’était ma déduction du début avant de plonger plus en profondeur dans ses histoires et de découvrir que Carlene, sa mère, était une femme vraiment terrible.

Mais revenons à ce fameux Creddy. Il apparaît subitement au début du 13e texte. Matthew le présente comme un personnage lui insufflant des idées pour son récit. Je vous transcris directement ici son texte (vous pouvez aussi le consulter sur son blog personnel à l’adresse suivante (http://mycreddy.blogspot.com/2018/01/13e-texte.html).

« Je m’ennuie alors j’écris. Je ne sais pas quoi faire d’autre de toute façon. Tout m’ennuie, mon pote m’agace à me dire que je suis bizarre. C’est Creddy qui m’a dit d’écrire. Il m’a dit que de se mettre devant une page blanche m’aiderait à trouver l’inspiration. Je n’ai jamais eu d’inspiration ni d’imagination de toute façon, je raconte juste ma vie. C’est banal de raconter sa vie, car je n’ai pas une vie très intéressante. Contrairement à ce que dit ma mère, elle n’est pas différente des autres ma vie. Mes textes aussi m’ennuient. Quand je les relis, je les trouve ennuyeux. Ma mère me dit que non, que mes récits sont imagés. Mais je sens bien qu’elle s’en fiche de ce que j’écris, elle préfère faire des choses bizarres dans la cave (excuse-moi mère, je t’ai un peu espionné). 
Mes textes sont chiants, ma vie est chiante de toute de façon, chiante à mourir. Ma vie est aussi banale que l’école. L’école m’ennuie. Ma mère me dit que c’est normal puisque je suis un génie, mais être un génie c’est chiant, car on s’ennuie vite à l’école, c’est trop facile l’école, trop long, ça ne devrait durer qu’une demi-heure par semaine. Tout le reste du temps, je ferais des choses idiotes avec mon pote même s’il dit que je suis bizarre. 
J’aime les choses idiotes, ce n’est pas chiant de faire des choses idiotes, ça passe le temps. Bon voilà, je ne suis sait plus quoi écrire. Creddy reste silencieux. Je ne sais même pas à quoi de toute façon. Il dit qu’il est invisible mais je ne le crois pas. À demain ou à jamais, car il se peut que j’en aie marre d’écrire et que vous n’ayez plus jamais de nouvelles de moi. »

Ce texte représente donc le début de sa « collaboration » avec ce mystérieux Creddy. Vous aurez noté que le petit détail dont je parlais juste avant concerne sa mère. Il ne dit jamais maman ou Carlene qui est son vrai prénom (je l’ai appris je ne sais plus trop comment, hi hi, mais ça va me revenir !). Je vous évite plusieurs textes où Matthew s’ennuie à regarder ses murs, son plafond, les nuages, le vent qui agite les branches des arbres de la forêt derrière son jardin. Voici donc son dix-septième texte (http://mycreddy.blogspot.com/2018/01/17e-texte.html) celui qui allait me permettre d’en savoir un peu plus sur ce mystérieux Creddy.

« J’ai enfin eu une bonne idée. Enfin pour dire vrai, c’est grâce à Creddy. Il m’a suggéré d’écrire des histoires qui n’existent pas vraiment, mais qui ne sont pas totalement fausses non plus, un mix entre les deux. Je lui ai dit que je ne serais pas bon pour inventer des histoires à moitié fausses ou à moitié vraies. Il m’a alors répondu de ne pas m’inquiéter, qu’il vient d’un monde où tout existe déjà, où tout vit et tout meurt, que c’est un monde sans frontières et sans restriction. Son monde s’appelle l’imagination et rien, absolument rien ne peut s’arrêter dans ce monde-là. Même après la mort il y a toujours quelque chose, m’a-t-il chuchoté à l’oreille. Il m’a aussi dit de fermer les yeux et d’aller chercher au plus profond de moi-même des restes de souvenirs.
J’ai eu toute la journée pour penser à mon histoire qui n'existe pas vraiment. S’il n’y avait pas eu ma mère pour me contrarier, je crois que j’aurais trouvé une idée moins sombre. Enfin voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Mon histoire se met doucement en place. Je vous en reparlerai plus tard, si je suis satisfait du résultat. »

Conclusion ?  Son imagination s’appelait Creddy, c’était en quelque sorte son copain imaginaire, celui avec qui il communiquait quand il était seul, quand il avait peur, quand il écrivait une histoire. Certains parlent avec Dieu, lui parlait avec Creddy. D’ailleurs son pseudo Creddy signait déjà son premier texte alors que ce « personnage » n’apparait qu'au treizième texte. Toutefois, ce qui m’a semblé étrange, c’était qu’il en faisait un personnage hors de lui, une entité. Cela a été son premier signe visible d’une dissociation de sa personnalité... 


A suivre chapitre 2 : les premières (effrayantes) histoires.




Toute la partie 1 (10 chapitres) en libre consultation sur le blog des chroniques de l'Obscurité.

La partie 1 est libre de droits et peut être librement partagée. Les youtubeurs devront me laisser un message pour une éventuelle vidéo.




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